Pendant des décennies, l’Holodomor, la famine artificielle qui a causé la mort de millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, a été effacé des récits historiques par le régime soviétique. Ce silence n’était pas accidentel : il servait à dissimuler les responsabilités politiques et à empêcher toute forme de reconnaissance et de réparation. Cet effacement s’est prolongé au-delà des frontières de l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques). En effet de nombreux gouvernements et médias occidentaux ont aussi nié ou minimisé l’ampleur de la catastrophe, puisqu’ils étaient influencés par les enjeux géopolitiques de l’époque (N. Loroff, J. Vincent et V. Kuryliw, 2025).
Enseigner l’Holodomor, tout comme enseigner l’histoire, c’est préserver la mémoire des événements du passé et fournir aux élèves des outils de pensée critique pour comprendre les enjeux du présent. Comme toute tragédie humaine, l’Holodomor ne peut pas être réduit à une simple succession de faits historiques. Il doit être abordé comme un exemple de mécanismes politiques et sociaux qui ont conduit à une famine organisée, puis à sa négation.
Dans un contexte où l’information est de plus en plus fragmentée et où la désinformation est omniprésente, étudier l’Holodomor devient une action contre l’oubli et la manipulation historique. L’Holodomor est plus qu’un événement du passé. Il illustre notamment la façon dont certains régimes actuels utilisent la faim comme outil de contrôle et il montre que l’effacement des crimes contre l’humanité complique la quête de justice et la reconnaissance de ces événements.