La transmission de la mémoire s’inscrit souvent dans un contexte précis, façonnée par des choix
institutionnels et modelée par les préoccupations du présent. Dans une société où les événements du passé
sont sans cesse revisités, remis en question, parfois instrumentalisés, l’enseignement de l’Holocauste
s’impose comme un acte à la fois historique, pédagogique et éthique.
En Ontario, l’école se veut bien plus qu’un lieu d’apprentissage; c’est un espace où l’on cultive la pensée
critique. Si l’histoire éclaire l’avenir, alors l’Holocauste doit être étudié non pas comme un fait figé
dans le temps, mais comme un événement historique incitant à interroger la société actuelle : Comment se
manifestent l’antisémitisme et le racisme dans notre société d’aujourd’hui? Qui propage ces idées, sous
quelle forme et avec quels moyens? Comment la société et les institutions agissent-elles relativement à ces
idées? Comprendre l’Holocauste, c’est aussi apprendre à repérer les mécanismes de désinformation et les
stratégies de manipulation qui alimentent encore la division.
« La haine n’a pas sa place en Ontario. La récente montée des incidents motivés par la haine et
l’intolérance sont un sujet de grande inquiétude. Les nouveaux cours obligatoires et les nouvelles
ressources pédagogiques donneront l’occasion aux élèves de s’informer sur l’Holocauste et sur la façon
dont l’antisémitisme se manifeste de nos jours. En tirant des leçons des atrocités du passé, nous
pouvons nous mobiliser et mettre fin à l’antisémitisme et à la haine sous toutes ses formes et bâtir un
Ontario plus fort, plus sécuritaire et plus inclusif pour toute la population. »
Le programme-cadre de l’Ontario intègre désormais l’enseignement de l’Holocauste dès la 6e année et
l’approfondit en 10e année, ce qui structure de manière progressive et critique cet apprentissage. En
introduisant cet enseignement dès le primaire, le système éducatif ontarien reconnaît que les notions de
préjugé, de discrimination et de responsabilité individuelle doivent être abordées tôt pour que les élèves
développent un regard éclairé sur le monde qui les entoure.